Restriction calorique et perte de poids induite par le régime alimentaire n'induisent pas le brunissement du tissu adipeux blanc sous-cutané

Dans le cadre de l’étude européenne DioGenes, des chercheurs de l’Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires (I2MC – Inserm / UT3 Paul Sabatier) ont analysé des échantillons de tissu adipeux de 289 personnes ayant participé à une intervention diététique. L’objectif : savoir si le phénomène de brunissement des cellules graisseuses observé lors de la restriction calorique chez la souris existait aussi chez l’Homme.

En France, 16% de la population adulte est obèse. La restriction calorique fait partie de la prise en charge classique des personnes obèses. Elle permet de diminuer le risque de développer un diabète et des maladies cardiovasculaires. Chez la souris, la restriction calorique favorise l’apparition de cellules adipeuses brunes dans le tissu adipeux blanc. Les cellules adipeuses brunes sont des cellules qui, au lieu de stocker les graisses comme les cellules adipeuses blanches, les brûlent. Leur étude fait l’objet de recherches très actives comme stratégie de lutte contre l’obésité et le diabète.

Dans le cadre de cette étude, des prélèvements de tissu adipeux de 289 personnes ayant participé à une intervention diététique ont été analysés. Auparavant, les chercheurs ont montré une différence entre les hommes et les femmes et une variation selon les saisons de l’expression des marqueurs du brunissement. Contrairement à ce qui a été décrit chez la souris, la restriction calorique entraîne une diminution du brunissement du tissu adipeux. L’évolution de la masse grasse chez ces personnes au cours du régime est indépendante des variations des marqueurs du brunissement.

Les effets induits par l'alimentation sur la graisse corporelle et la résistance à l'insuline sont indépendants du brunissement sous-cutané de l'abdomen chez les personnes obèses.

Ces données montrent que les effets bénéfiques de la restriction calorique ne sont pas dus à un brunissement du tissu adipeux contrairement à ce qui a été suggéré chez la souris. En revanche, le brunissement du tissu adipeux est plus important chez les femmes que chez les hommes et s’accentue davantage l’hiver que l’été, ce qui ouvre de nouvelles pistes d’études.

Points forts :

• La graisse abdominale sous-cutanée est plus brune chez les femmes que chez les hommes obèses
• La restriction calorique diminue les caractéristiques de brunissement dans la graisse abdominale sous-cutanée
• Les changements induits par l'alimentation dans la graisse corporelle sont indépendants du brunissage abdominal sous-cutané

https://doi.org/10.1016/j.celrep.2017.12.102

Pour aller plus loin :
1 INSERM, UMR 1048, Institute of Metabolic and Cardiovascular Diseases, Toulouse, France
2 University of Toulouse, Paul Sabatier University, Toulouse, France
3 University of Côte d’Azur, CNRS, Inserm, iBV, Nice, France
4 Department of Human Biology, NUTRIM School of Nutrition and Translational Research in Metabolism, Maastricht University Medical Centre, Maastricht, the Netherlands
5 Department of Nutrition, Exercise and Sports, Faculty of Sciences, University of Copenhagen, Copenhagen, Denmark
6 CNRS, UMR 5219, Toulouse Mathematics Institute, Toulouse, France
7 Toulouse University Hospitals, Laboratory of Clinical Biochemistry, Toulouse, France


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