La glycémie, nouveau marqueur pronostique en cas d’insuffisance cardiaque aiguë

La glycémie constituerait bien un marqueur du risque de décès en cas d’insuffisance cardiaque aiguë. Une équipe de l’Inserm vient de valider cette information auprès de plus de 6 000 patients testés au moment de leur hospitalisation.

Un épisode d’insuffisance cardiaque aiguë est particulièrement grave. Il nécessite une prise en charge immédiate et le pronostic à court terme est peu enviable, avec une mortalité dans les 30 jours qui avoisine les 10 %.

Plus de 6000 participants

« Nous savions déjà que la glycémie à jeun est un marqueur pronostique dans l’infarctus du myocarde aigu et dans l’insuffisance cardiaque chronique. Nous avons donc voulu observer ce qu’il en était en cas d’insuffisance cardiaque aiguë », explique le Pr Alain Cohen-Solal, cardiologue à l’hôpital Lariboisière et directeur de l’unité de recherche « Biomarqueurs et maladies cardiaques » (UMR-S 942 Inserm/Université Paris-Diderot-Paris 7), à Paris.

Pour cela, les chercheurs ont analysé le sérum de plus de 6 200 patients provenant de 16 cohortes internationales inclues dans un réseau créé il y a deux ans, le réseau GREAT. Ils ont calculé leur glycémie au moment de l’hospitalisation, que le patient soit à jeun ou non.

Une analyse statistique a ensuite permis de corréler ces mesures au risque de décès dans le mois suivant l’hospitalisation. Les résultats montrent que le niveau de la glycémie est étroitement corrélé à ce risque, avec un lien particulièrement fort dans les cohortes européennes et américaines (USA), et ce, indépendamment d’un diabète ou d’un statut de pré-diabétique. « Ces travaux font de la glycémie à l’admission un marqueur pronostique puissant », clarifie Alain Cohen-Solal, co-auteur des travaux avec les Drs Mebazaa et Gayat.

Marqueur ou facteur de risque ?

La glycémie vient donc désormais s’ajouter aux autres paramètres pronostiques à prendre en compte lors d’une décompensation d’insuffisance cardiaque, comme l’âge, le taux de BNP, la fonction rénale. Cependant, à ce stade, il ne modifie pas, la prise en charge des patients. « Il reste à savoir s’il s’agit d’un marqueur qui reflète simplement le risque de décès ou s’il s’agit d’un facteur qui augmente ce risque. Dans ce cas, il faudra alors intervenir rapidement pour faire baisser la glycémie à l’aide d’insuline. Une étude complémentaire est nécessaire pour vérifier cela » précise le chercheur.

Pour aller plus loin :
A. Mebazaa et coll. Journal of the American College of Cardiology. Edition en ligne avancée du 16 janvier 2013


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